La forêt et le bois contre l’effet de serre

Principal facteur des changements climatiques, le carbone est au cœur des débats. Véritable puits de carbone, la forêt française s’impose alors comme un levier incontournable pour stabiliser l’effet de serre et atténuer le réchauffement global.

L’effet de serre et le réchauffement climatique

Les gaz à effet de serre (GES) présents dans l’atmosphère retiennent une partie de la chaleur reçue des rayons solaires. Ce phénomène naturel, appelé effet de serre, permet de réguler la température de la Terre. Sans les GES, la température avoisinerait les – 18°C ! L’effet de serre est donc un phénomène aussi naturel que nécessaire.

Le carbone, présent dans l’atmosphère sous la forme gazeuse de dioxyde de carbone (CO2), fait partie des gaz à effet de serre naturels. Seulement, l’activité humaine (combustion d’énergie fossile, utilisation d’engrais, procédés industriels, logement…) augmente sensiblement la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Conséquences : l’augmentation des températures et la mise en péril des écosystèmes actuels.

Le rôle des forêts dans la lutte contre l’effet de serre

Après les océans, les forêts comptent parmi les principaux puits de carbone de la planète.

En effet, lors de sa croissance, un arbre absorbe le CO2 de l’atmosphère via la photosynthèse (sous l’action de la lumière du soleil, le végétal transforme le CO2 et l’eau en matière végétale, composée essentiellement de carbone, et en oxygène), conserve le carbone et rejette l’oxygène. Agissant à la fois comme pompes et réservoirs à CO2, les arbres sont considérés comme des puits de carbone.

Ainsi, 1 m3 de bois peut stocker jusqu’à 1 tonne de dioxyde de carbone.

La forêt française, véritable puits de carbone

En métropole, la forêt française s’étend sur 16,4 millions d’hectares (soit 30 % du territoire), et continue de s’accroître, naturellement, de l’ordre de 90 000 ha par an depuis le début de XIXe siècle.

Chaque année, la forêt française stocke ainsi 70 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent de 15 % des gaz à effet de serre émis au niveau national (source : ONF).

Une gestion forestière raisonnée en faveur des puits de carbone

L’intensité d’absorption du CO2 par la forêt dépend de son âge et de sa dynamique de croissance. C’est là que l’exploitation forestière entre en jeu.

Par exemple, les jeunes arbres, en pleine croissance, absorbent davantage de CO2 que les arbres matures. Ils constituent des puits de carbone plus efficaces.

L’exploitation forestière raisonnée intervient justement dans le suivi, l’entretien et le renouvellement des peuplements forestiers de sorte à assurer la bonne croissance des arbres et à maximiser le phénomène de puits de carbone.

La forêt au cœur de la Stratégie Nationale Bas-Carbone

Pour lutter contre le réchauffement climatique, la France s’est engagée dans une Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Le projet SNBC prévoit de :

  • S’assurer de l’expansion de la forêt française en améliorant la gestion sylvicole pour adapter la forêt aux effets du changement climatique ;
  • Créer de nouveaux puits de carbone par le reboisement de zones défrichées (anciennes terres cultivées, anciens pâturages…) ;
  • Stimuler une gestion forestière durable pour accroître la mobilisation du bois et le renouvellement des peuplements ;
  • Assurer la récolte raisonnée des rémanents (restes de branches ou de troncs) pour répondre à la demande accrue de bois énergie ;
  • Accroître les usages du bois à longue durée de vie, par exemple dans la construction.

Quid du bois de construction dans la lutte contre l’effet de serre ?

Le carbone reste séquestré à l’intérieur du bois durant toute la durée de vie du produit. Les arbres coupés et transformés, dans la construction par exemple, continuent donc de stocker le carbone capté, et ce jusqu’à la dégradation complète du matériau.

Aussi, le bois de construction est issu de bois arrivé à maturité, dont la coupe permettra la plantation de nouveaux arbres, plus gourmands en carbone.

Enfin, privilégier le bois comme matériau de construction permet d’éviter des émissions associées à la fabrication d’autres matériaux d’origine fossile comme le béton.

Le bois de construction participe donc aussi à la réduction des gaz à effet de serre !

Bois.com, site de référence sur le bois, relaie d’ailleurs un fait intéressant : la récolte de bois reste largement inférieure à l’accroissement de la forêt française. Il serait donc parfaitement envisageable – et même souhaitable en termes de bilan carbone – d’augmenter les prélèvements forestiers et d’accroître l’utilisation du bois dans le secteur du bâtiment.

A retenir sur la forêt et le bois contre l’effet de serre

Le bois, qu’il soit vivant, coupé, ou transformé, fonctionne comme un puits de carbone, d’autant plus dans le cadre de forêts gérées durablement. Opter pour le bois sous toutes ses formes contribue donc à lutte contre l’effet de serre et le réchauffement climatique. CQFD !