Comment le transport maritime évolue face aux enjeux environnementaux ?

Le réchauffement climatique n’est plus une crainte, mais une réalité. Comme l’a rappelé Christine Lagarde, présente de la Banque Centrale Européenne, elle est « fondamentalement convaincue du caractère central et prioritaire(des entreprises) dans la lutte contre le changement climatique ».

Passant pour un moyen de transport polluant (2.2% des émissions mondiales de CO2 sont émises par les bateaux), le transport maritime, que ce soit pour le fret ou des croisières, doit évoluer.

Comment le fait-il ? Certaines entreprises n’ont pas attendu pour changer et de nombreux projets sont en cours.

Changer les flottes

Si le transport maritime est aussi polluant, c’est en grande partie à cause du fuel lourd utilisé. Outre le gaz à effet de serre, les bateaux actuels rejettent une grande quantité de particules fines.

La solution est la même que pour les conducteurs de voiture. Quand les particuliers passent du diesel à l’électrique, les compagnies maritimes peuvent passer au Gaz Naturel Liquéfié (GNL).

Ce changement est annoncé parmi les différentes mutations de la compagnie Corsica Linea effectuées pour la transition énergétique.

Des essais sont également faits par d’autres sociétés pour utiliser le solaire et l’éolienne.

Modifier les habitudes des navires à quai

L’électrique est aussi une piste sérieuse. Ainsi, le Grand Port Maritime de Marseille travaille sur l’alimentation des branchements électriques des navires à quai pour que ces derniers n’utilisent pas de combustible lorsqu’ils sont au port. Nul doute qu’un tel choix est aussi bénéfique aux populations locales.

Réduire la vitesse

Encore une fois, un ajustement pris sur les routes servant aux voitures pourrait voir le jour sur les eaux. Comme l’a démontré un rapport de l’OCDE, il est possible de décarboner tout le secteur d’ici 2035 en prenant des mesures strictes, mais réalisables.

Outre le changement des carburants, la réduction de la vitesse des bateaux aurait un impact très significatif. Les chiffres sont même impressionnants. Si chaque bateau réduisait par deux sa vitesse de croisière, cela diviserait par quatre à cinq la consommation d’énergie.

D’ailleurs, ce constat qui peut faire peur aux entreprises de fret maritime peut aussi offrir de nouvelles tendances dans le secteur des croisières. Des trajets plus courts, des escales plus longues, de nouveaux itinéraires et autres petits changements n’auraient pas d’impact négatif sur l’expérience du client, mais seraient très positifs pour l’environnement. Une entreprise qui mettrait en avant ces bienfaits pourrait séduire une cible intéressée par l’écologie et le tourisme vert.

 

Tous ces changements sont positifs. Mais, si quelques bons élèves se démarquent, il faudrait encore une fois que tous les acteurs soient sur un pied d’égalité. Les normes et les lois ne sont pas les mêmes, et certains navires n’ont que faire de l’environnement.

Plus de contrôles et des mesures efficaces contre les pollueurs seraient sûrement un outil efficace pour que l’OMI atteigne ces objectifs. En effet, les états membres de l’Organisation Maritime Internationale ont pour objectif de baisser de 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Un objectif louable qu’il faut impérativement atteindre !